Chouette ! Transformation d’une peluche en marionnette de scène

Photo d’une chouette en peluche sur une table, avec du bleu dans son plumage.

Il y a quelques années, j’ai eu une mission vétérinaire et inhabituelle : transformer une peluche (de hibou!) en marionnette de chouette pour la scène… Récit d’une opération plumeuse ! 😀

Voici la bestiole pendant le brainstorming :

La chouette avant transformation : toute en peluche, l’air un peu guindé.



Les besoins :

– la rendre un peu plus réaliste, mais pas trop non plus (elle doit faire un peu peur au jeune public, mais juste pour de faux…)

– la rendre plus bleue, puisque c’est la couleur conductrice du spectacle

– et surtout, lui déployer les ailes, pour qu’elle puisse prendre son envol pendant le spectacle : il faut pouvoir lui « faire bouger les ailes avec les bras », le plus discrètement possible bien sûr… Le système envisagé se résumant pour le moment à « mettre ses bras dans les ailes », sans trop en savoir plus (tu les sens venir, les essais divers et variés ? 😀 )

Allez, c’est parti pour les points connus, et pour la recherche des points en étude 🙂

Déjà, après quelques patronages et essais pour trouver l’envergure permettant une animation optimale (soit, une taille d’ailes qui fasse à peu près une taille de bras humains), il a fallu faire DES PLUMES ! Beaucoup de plumes… Quarante-quatre. En tissu, pour rester assortis au reste de la bête, et avec du relief, pour être crédibles et capter les mouvements…

4 couches de tissu par plume, et une baleine en prime dans toutes celles des bouts des ailes, pour pouvoir les courber élégamment !
(Ça en fait, des plumes… )



Ensuite… Ben, il a fallu les coudre aux ailes…

Les plumes bien alignées sur une base allongée, le tout formant une aile.


… ce qui a parfois relevé du casse-tête, ce grand machin en partie rigide bouchonnant allègrement dans l’espace de la machine à coudre.

Les plumes sont trop grandes pour passer dans l’espace libre de la machine à coudre, c’est grand et long, on sent que ça va être galère.


Des petites touches de fausse-fourrure pour faire une transition délicate entre les plumes textiles et le reste de l’aile…

Les plumes sont cousues sur l’aile, des petits morceaux de poils longs sont ajoutés sur chaque base de plume.


Reste de l’aile recouvert lui aussi de fausse fourrure, donc ; taillée dans l’épaisseur pour lui donner un relief « plumeux » (poils longs ou plumes fines, ça se ressemble au fond…)

Comparatif de l’effet de découpe dans l’épaisseur de la fourrure, qui donne une illusion de plumage.
À gauche c’est taillé, effet plumes, à droite c’est encore intact, effet poils !


Et maintenant, couleur ! D’abord des petits traits sur les grandes plumes, pour donner cet effet « rayé » des plumes de rapaces :

Zoom sur les plumes et des feutres.


Et puis du bleu, pour coller au thème ! (et puis un peu de blanc, et de gris, et de noir, et de marron, pour travailler les reliefs, nuancer les couleurs…)

Une aile en cours de « coloriage » bleu.



Bon, et notre chouette dans tout ça ?

Elle a d’abord reçu une petite opération chirurgicale pour transformer ses « ailes » (en peluche, faisant partie du corps comme si elles étaient repliées) en flancs plus aérodynamiques : découdre, retirer le rembourrage en trop, retendre la forme générale, recoudre.


Ensuite, un petit coup de remplumage de ventre avec la pose de notre fourrure « plumeuse » (super facile à coudre sur une peluche, vous imaginez bien…), et quelques fils frangés autour des yeux pour nuancer la tête…

Photo de la peluche dont le côté est décousu, on voit le rembourrage intérieur, et un renfort ajouté pour maintenir la forme du corps de la chouette.


… Et donc bien sûr, sculpture sur plumes et peinture sur poils !

Deux mains cousent dans la peluche, qui s’enrichit de longs poils-plumes.


Elle a aussi bénéficié d’une petite reprise de bec (trop gros !) et d’oreilles (il parait qu’elle était un peu hibou dans sa jeunesse…), et bien sûr d’un bon coup de maquillage de tête ! 😀

Son ventre est couvert de plumes en fourrure taillée, dont une partie est colorée en bleu.


La voilà prête à être raccordée aux ailes, via un espèce de harnais cousu qui va servir de pièce d’articulation et de renfort.

Gros plan sur le bec, affiné.


L’ajout d’une bande-ceinture et de boucles pour les bras et les doigts permet l’animation par la marionnettiste, et l’envol futur de notre chouette… Quel parcours !

Une pièce en tissu qui ressemble un peu à deux omoplates accrochés par le milieu !


Ta-daaaa !

La chouette avant… La chouette après ! (C’est bien mieux, et plus bleu!)



La chouette sur scène, portée par sa marionnettiste et sa compagne assise qui joue d’une très grande flûte ; elles sont en costume 18ème, devant un élément de décor bleu portant un tableau bleu !

Photo Philippe Hervouet – (Et d’ailleurs, ces petites jupes et corselets sont eux-aussi sortis de l’Atelier ! )




Une photo de la chouette portée par sa marionnettiste, au crépuscule, sur fond de collines bleues.

Photo Angèle Millet




Merci à l’ensemble les Æquinoxes pour sa confiance ! 🙂

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