Retour au blog

Genèse d’une box

Aujourd’hui je te raconte comment je passe d’un petit croquis dans mon classeur d’idées à une de mes box créatives en vente sur ma boutique ! On va suivre la création de la box « Pétales de printemps », et pour ça j’ai pris plein de photos 😉

Réflexions

L’aventure commence donc par ces tout petits croquis sur ma page « box 2021 » : je sais globalement ce que je veux faire, soit ici « des fleurs de cerisiers/fruitiers en soie teinte main, à coudre ou coller, en déco à suspendre ou autre ».


S’en suit une grosse phase de réflexion : Est-ce que je propose la soie déjà teinte ou à teinter ? Est-ce que je propose plusieurs couleurs ? Sur quel(s) support(s) je propose de fixer les fleurs ? Combien je peux prévoir de matériel pour garder un prix raisonnable ?
Heureusement, pour les fleurs elle-mêmes, je sais où je vais : si j’ai noté cette idée de fleurs de fruitiers en soie, c’est que j’en ai déjà fait à plusieurs reprises, je n’avance pas dans l’inconnu.

Pour le reste… Je vais déjà aller faire un tour dans mes archives de créations passées, dans mes images d’inspirations, et aussi dans mon jardin où le premier prunier fleurit.

Alors, résultat des réflexions : incapable de trancher entre prunier blanc translucide, pommier rose délicat ou cognassier du japon rouge profond, je vais proposer les trois !
Pour les supports, ce sera le plus simple : une branche de fruitier de mon jardin… Ho, et puis je vais en mettre deux, pour avoir le choix (et pour si jamais l’une casse : je vais les prendre vertes pour qu’elles soient souples, mais on ne sait jamais)… Ho, et puis je pourrais joindre des supports de boucles d’oreilles : c’est petit, léger, ça ne coûte pas grand chose mais c’est chouette, de pouvoir porter sur soi ces petites fleurs, ou d’en offrir…
Reste la question de la peinture sur soie : ce sera de la soie déjà teinte par mes soins, car si la peinture sur soie n’est pas très complexe à faire, elle demande des matériaux (compliqué d’envoyer juste la bonne quantité de peinture, par exemple), un espace de travail particulier (ça tâche énormément, et ça se travaille mouillé, autant dire que c’est salissant !) et du matériel pour le fixer (tout le monde n’aura pas un cuit-vapeur ou un micro-ondes à disposition). En plus, si on rate cette étape, on ne peut plus réaliser la box (et là, tu sens que niveau ratage, je dis pas ça dans le vide, hein ? Un jour je te parlerai du foulard brûlé :p )

Allez, hop, peinture donc ! Voilà un des trois métrages de soie qui sort du séchage (je ne te montre pas toutes les étapes de peinture sur soie, parce que ça ferait déjà un article complet ! ), ici le « rouge-violet » où je me suis amusée à faire beaucoup de nuances, de mélanges, d’irrégularités… Ça n’est pas si facile que ça, car les fleurs vont être petites, et donc les nuances doivent être répétées sur de petites zones !


Maintenant que j’ai mes coloris devant les yeux, je peux passer à l’achat du matériel : quelques heures de recherches, comparaison, assortiment, calculs précis… Je cherche des matériaux de qualité, à prix correct bien sûr, si possible fabriqués en France ou en Europe, ou au moins le plus artisanalement et éthiquement possible… Ça en fait, des petits éléments !

    Puis quelques jours d’attente, pour pouvoir passer au…

    Prototype !

    Je me remet à regarder les fleurs de mon prunier sous toutes les coutures, armée de mes échantillons de soie teinte et de mes assortiments de petits matériaux :

      Et la fabrication commence : après avoir encollé et fait sécher la soie, je découpe des pétales dans mes 3 coloris :

      Puis je passe à l’assemblage des fleurs et bourgeons, et au montage sur les supports. Je jongle entre les 3 coloris, pour optimiser mon temps pendant le séchage de la colle.

      Pendant toute la réalisation des prototypes, je prend des notes : la marche à suivre, les choses à éviter, les conseils sur les gestes, les possibilités en plus pour continuer après/faire autrement… Souvent avec des croquis de « comment expliquer cette idée en image », et en prenant des photos de mes gestes pour les dessiner aussi.
      Une fois mes prototypes finis (oui oui, je te les montre bientôt 😉 ), je peux donc passer à la…

      Rédaction et mise en page :

      Après la remise au propre de mes notes, et plusieurs relectures, j’attaque une grosse phase de dessin, redessin puis retouche : je passe de croquis au crayon à des dessins au feutre fin (avec une table lumineuse)…

        … Que je scanne, retouche, colorise, recadre individuellement pour avoir tous mes schémas bien propres :


        À coté de ça il me faut prendre des photos, pour la page de garde :


          Et d’autres pour la planche d’inspirations (après une petite quête alentours pour des fleurs roses, qui ne poussent pas dans mon jardin, et l’attente que le cognassier du japon ouvre ses premières fleurs) :

          C’est jamais facile de trouver le bon cadrage, surtout quand on veut montrer quelque chose en particulier, comme ici la transparence des pétales !

          Pendant ce temps mes super relectrices Pauline et Magali (<3 ) passent mon texte au crible, l’une principalement pour la clarté du fond, l’autre principalement pour la justesse de la forme ; encore quelques corrections et retouches de mon côté donc…


            … Puis quelques heures de mise en page de tout ceci !

              Quelques tests d’impression plus tard, j’entrevois le moment de la…

              Mise en ligne !

              Mais d’abord, tout ce travail, il faut que je le montre, que je l’explique, que je le détaille ! Il me faut montrer à la fois le contenu de la box, les options possibles, les résultats possibles… Encore une fois l’atelier se transforme en studio photo (et c’est là que je me suis fait un lumbago, vivement que je puisse finir les travaux pour le studio définitif plus pratique !), et encore quelques heures à retoucher, mettre en page, ajouter du texte…

                Allez, c’est enfin l’heure de la mise en ligne ! C’est à ce moment que tu vois apparaitre ma petite box sur ma boutique, sur ton fil Facebook… (Et que je te demande en général de partager, parce que c’est très compliqué de se faire entendre sur internet : un site web, il faut que les gens se rappellent d’y passer de temps en temps ; des boutiques ou réseaux de créateur.ice.s en ligne, ce sont des dizaines d’heures en plus et des frais souvent trop lourds sur le prix final ; quand aux réseaux sociaux, si on refuse le chantage à la publicité payante, on est punis : j’ai 1600 abonné.e.s sur ma page FB, mais sans vos partages, vous n’êtes qu’une petite centaine à voir apparaitre mes publications dans vos fil d’actualité ! )

                Bref, le travail n’est pas fini pour moi, il reste encore la…

                Préparation…

                Tout ce travail a déjà pris une bonne dizaine de jours ; comme d’habitude, pour pouvoir être certaine des quantités de petits éléments dans mes prototypes, j’ai déjà du vérifier leur nombre, et donc les répartir dans leurs sachets. Ici j’ai par box 27 perles (de 6 couleurs différentes) et 12 éléments métalliques (de 5 types différents), à compter et répartir 60 fois de suite, soit 1620 perles et 720 éléments métalliques comptés individuellement. Pfiou !

                Il y a aussi les cordons et fils à couper, dont 60 petites bobines sur lesquelles enrouler 5m de fil à coudre à chaque fois…

                Heureusement tout ça, c’est petit, et ça tient dans une boite, mon espace de stockage n’étant pas infini (encore un critère dans le choix des box et des matériaux !)

                Et puis, bien sûr, il y a eu le passage chez l’imprimeur, d’où je ressors avec une grosse ramette non triée, à répartir encore : 4 tas différents à remettre 60 fois dans l’ordre !

                Tu vois maintenant, pourquoi je parle dans mes descriptions de box, d’un travail « de titan » (pour les semaines de réflexion et travail) et « de fourmi » ? 😀

                … Et expédition !

                Il ne me reste plus que le travail d’emballage et expédition, qui passe pour chaque box par :

                • La déco de la boite ! C’est de l’imprimerie très artisanale en attendant de me fabriquer ou faire fabriquer des grands tampons personnalisés (je ne suis pas encore certaine de quoi/comment pour l’instant)
                • L’emballage soigneux dans un papier de soie, en calant au mieux les divers éléments : par exemple ici, je fais très attention à caler la grande branchette avec les éléments épais, pour ne pas risquer l’écrasement par le tube de colle lourd !
                  Je referme, je met en boite, j’attache solidement avec des ficelles de lin, je coupe des étiquettes et y inscris les petits messages traditionnels auxquels je tiens beaucoup…
                  • … Et je fais fondre de la cire (artisanale, traditionnelle et française s’il vous plaît ! 😀 ) pour faire un joli cachet !
                    • Reste à froisser du papier recyclé de calage, referme la box…
                      • … Et ajouter un emballage kraft pour la protéger des salissures et bobos du transport ! Et parce que la Poste est pleine de surprises (soupir…), j’en suis quitte pour quadriller chaque paquet d’un maillage de papier adhésif (heureusement que je ne comptais pas mettre sa version plastique, sinon bonjour les déchets non recyclable…), parce que vois-tu, « sinon le papier sera déchiré par les machines, moi j’ai pas le droit de vous le prendre comme ça ». Allez, c’est pas grave, j’ai toujours eu un truc avec le scotch de toutes façons… :p

                        Un petit passage en bureau de Poste, et quelques jours plus tard mes petites box vont être ouvertes, et j’espère procurer du bonheur à fabriquer et du plaisir pour les yeux et pour le cœur ! En tout cas, moi j’y ai mis tout le mien <3

                        (Et si tu veux la voir plus en détail ou t’en procurer une, c’est par là : Box créative « Pétales de Printemps » )